La flambée des prix de l’énergie, la fiscalité et les défis environnementaux dopent la demande des particuliers pour des installations photovoltaïques au Luxembourg.
Réunion tripartite ou encore aides pour les bas revenus : voilà quelques mesures prises pour tenter de contrer la hausse des coûts de l’énergie au Luxembourg. Mais de nombreux particuliers sont aussi tentés de produire eux-mêmes leur propre électricité grâce à une installation photovoltaïque.
«Nous constatons, depuis quelques semaines, une forte augmentation des demandes de conseil surtout au niveau du photovoltaïque, ce qui montre l’intérêt important que les particuliers portent aux solutions plus structurelles», observe Fenn Faber, directeur de Klima-Agence GIE (ex-Myenergy).
La structure, qui propose des conseils gratuits, a vu, l’an dernier, les demandes gonfler de 90% avec 9.207 conseils, dont la moitié environ portait sur les énergies renouvelables.
Le coup de pouce fiscal fait effet
Et du côté des sociétés spécialisées dans l’installation des panneaux photovoltaïques, le constat est identique: la demande connaît actuellement un niveau très élevé.
«Nous ne sommes pas loin du simple au double, et cela depuis près d’un an», confie Grégory Klein, gérant de BK Industrie. L’entreprise, basée à Schengen depuis 2004, parvient, pour l’heure, à répondre aux demandes des clients endéans les six à neuf mois, soit trois fois plus que par le passé. À cela s’ajoute la pénurie de matériaux qui semble, pour l’heure, contenue grâce à un stock conséquent. «Nous parvenons à juguler la hausse des prix. Nous sommes, pour l’heure, sur du +10%», confie le responsable.
À côté de la conscientisation environnementale, celui-ci observe aussi un effet de la réforme fiscale liée au photovoltaïque introduite l’an dernier au Luxembourg, qui ouvre la voie à des installations plus grosses pour les particuliers. «Aujourd’hui, il faut compter entre 10.000 et 30.000 euros TVAC d’investissement», ajoute le responsable qui anticipe une stabilisation de la demande.
Un carnet de commandes déjà complet
Ce n’est pas le cas de Topsolar, entreprise active dans le nord du pays depuis 1995. «La demande explose. Déjà l’an dernier, nous avons été contraints de renoncer à beaucoup de projets», explique son patron, Raymond Reiners. La PME de 10 salariés a décidé, dans ce contexte particulier, de concentrer son activité sur le photovoltaïque uniquement, délaissant les solutions de recueil d’eau de pluie, notamment.
Et alors que la fin du premier trimestre n’a même pas encore sonné, le carnet de commandes de l’entreprise d’Heiderscheid affiche déjà complet pour cette année 2022, au dire de son dirigeant. Il anticipe encore une croissance, mais peut-être moindre que le rythme actuel qui oscille entre 50 et 70 demandes hebdomadaires.
Un sacré défi pour la PME qui est confrontée, comme d’autres, à la hausse du coût des produits avec, à la clé, des avenants pour tenter de limiter la casse sur sa trésorerie, mais aussi le défi du recrutement de la main-d’œuvre qualifiée. «Il y a deux ans, les installations étaient 15 à 20% moins chères. Et il paraît que le prix va encore monter», prévient-il.